Il n’est pas commun qu’une association soit maître d’œuvre d’un projet d’une importance artistique et financière comparable à celle de l’orgue Saint-Jean. Ce rôle est plus souvent tenu par des organismes publics, principaux financeurs des grandes réalisations. Malgré deux écueils redoutables : réunir les fonds nécessaires et amener le projet à son terme en le portant pendant cinq années, l’expérience de l’orgue Saint-Jean a montré une parfaite adaptation de la forme associative, aussi bien pour gérer que pour assurer la qualité technique d’un projet de haute valeur.
C’est en 1978, lors d’un office particulièrement émouvant que l’on s’aperçut à l’audition des pièces d’orgue, que manifestement l’ancien instrument, après de nombreuses années au fidèle service du culte, ne pouvait plus répondre aux exigences musicales les plus élémentaires. Assemblés à la tribune, Francis Dieny, le pasteur en poste à l’époque, Madame Suzy Ziegler et Jean-Charles Ablitzer, titulaire de l’orgue historique à la Cathédrale Saint-Christophe se posèrent alors la question en forme de « pourquoi pas ? » du remplacement de l’orgue devenu irréparable, par un orgue polyphonique de grande qualité : instrument par excellence du culte luthérien et complément idéal des autres orgues installées à Belfort.
En 1979, l’Association « Orgue Saint-Jean » était créée, investie de la mission de mener à bien la construction du nouvel instrument. La Commission de la Musique du Ministère des Affaires Culturelles donnait un avis favorable à l’action d’une subvention d’État, et enfin, le plan de financement définitif était mis au point en étroite liaison avec la Ville de Belfort et le Conseil général du Territoire de Belfort, tous deux forts sensibles à l’intérêt du projet.
« À l’époque qui flatte plutôt la réalisation individuelle, il faut se féliciter de la capacité de mobilisation du public et des collectivités de notre région autour d’une création artistique durable ». (Bernard Badet, président le l’association) En décembre 1984, l’inauguration officielle de l’orgue Garnier marquait son entrée dans la vie culturelle de Belfort et sa région.
Composition de l'orgue
(avec les correspondances de l'orgue classique français)
Hauptwerk
Quintadena 16’
Praestant 8’
Rohrflote 8’
Octave 4’
Spitzflote 4’
Quint 3’
Superoctav 2’
Mixtur 1 ½’ 5-10 f.
Trompete
Rückpositiv
Gedackt 8’
Quintade 8’
Praestant 4’
Nasat 3’
Waldflote 2’
Terz 1 3/5’
Scharf 1’ 5 f.
Krumhorn 8’
Pedal
Bass 16’
Praestant 8’
Principal 4’
Mixtur 2’ 6 f.
Posaune 16’
Trompete 8’
Cornet 2’
***
Tremulant
Zimbelstern 8 f.
HW/RP |
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grand orgue
quintaton
montre en façade
flûte à cheminée
prestant
flûte conique
nazard
doublette
plein jeu progressif
trompette
positif de dos
bourdon
quintaton
prestant en façade
nazard
quarte de nazard
tierce
fourniture cymbalisée
cromorne
pédale
soubasse
principal en façade
principal
fourniture
bombarde
trompette
cornet - anches
tremblant
carillon de clochettes
accouplement GO/POS
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- Étendue des claviers : C-D, c’’’ – d’’’ / étendue de la pédale : C-D, d’
A = 467 Hz à 17.3 ° centigrades
- Tempérament mésotonique modifié : 2 tierces justes, cinq quintes mésotoniques au ¼ de comma – toutes tonalités utilisables
- Double soufflerie cunéiforme avec pression unique pour tout l’orgue
- Cinq sommiers à ressorts
- Bois massif pour la totalité de l’ouvrage y compris la tribune
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